RAISONS DE L’INTÉRÊT POUR LE BOUDDHISME
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Extraits de la revue “Psychologies magazine”. | ||
LES RAISONS DE L’INTÉRÊT DES FRANÇAIS POUR LE BOUDDHISME [...] L’intérêt croissant des Français pour le message du Bouddha n’est pas sans fondement. Il apparaît ainsi à beaucoup, à l’inverse du catholicisme, comme parfaitement compatible avec le monde moderne. Cette image de modernité tient à plusieurs facteurs : a) Le caractère non dogmatique du bouddhisme.Tout d’abord le caractère non dogmatique des enseignements du Bouddha, lequel affirmait que chacun de ses disciples ne doit suivre ses préceptes qu’après les avoir lui-même éprouvés. b) Le bouddhisme : une science du "sujet " D’autre part,la philosophie et les techniques du bouddhisme élaborées au cours des siècles, intéressent des scientifiques qui travaillent sur l’esprit humain ou des psychologues qui travaillent sur les émotions. Le bouddhisme constitue une véritable science du sujet qui n’existe pas en Occident. Les Occidentaux ont privilégié l’action sur le monde et la connaissance des phénomènes extérieurs, tandis que les sages bouddhistes ont appris à observer, dans une démarche quasi scientifique, l’esprit, la psychologie, le corps humain. 2. LES RAISONS DE LA PRATIQUE DU BOUDDHISME [Pour quelles raisons vient-on au bouddhisme ? Pour quels bénéfices y reste-t-on ? ] 2.1. Les facteurs d’attraction du bouddhisme Les six facteurs d’attraction : 2.2-Les valeurs – compassion, liberté, respect de la vie, non-violence, tolérance. – arrivent en tête (28 %) . 2.3-Les bénéfices de la pratique (20 %) – travail sur le corps et les émotions, aide psychologique, sérénité .En ce qui concerne les bénéfices de la pratique, les pratiquants soulignent tous qu’ils ont legrâce à des techniques psychocorporelles. Des mots comme sérénité, paix intérieure, unité reviennent le plus souvent. 2.4- Les réponses ayant trait à la rationalité et au pragmatisme – religion sans Dieu ni dogme, place centrale de l’expérience, appui sur la raison – suivent de près (18 %) 2.5- La philosophie et la doctrine – impermanence, karma (loi universelle de causalité selon laquelle chaque acte produit un effet. Appliquée au plan de la destinée individuelle, elle stipule que certains événements de la vie présente sont des effets d’actes commis dans des vies antérieures), réincarnation, interdépendance, etc. – arrivent en quatrième position (14 %) 2.6- Le caractère traditionnel et ancien du bouddhisme, qui rassure et séduit par la présence de maîtres spirituels expérimentés (13 %) 2.7- Le côté exotique et esthétique du bouddhisme ne recueille que 5 %. 3.LE BOUDDHISME ET LA MODERNITE RELIGIEUSE Le bouddhisme active par sa souplesse, sa fluidité et son caractère non dogmatique, il se prête merveilleusement bien au bricolage et à la religion en kit. - En même temps, il offre des gages d’"authenticité" et d’ancienneté, ainsi que des maîtres spirituels expérimentés, qui rassurent un certain nombre d’individus peu tentés par une quête spirituelle solitaire. 4. Le bouddhisme à la porté de tous Tandis que la plupart des dogmes chrétiens, comme l’Incarnation ou La Trinité, sont présentés comme des mystères qui échappent à l’entendement, la plupart des croyances bouddhistes sont présentées comme des solutions logiques. 4.1. La question du “mal” pour les bouddhismes et les chrétiens . Par exemple face à la question du mal, le christianisme invoque le mythe du péché originel, tandis que le bouddhisme parle de la loi de causalité karma, ce qui apparaît plus crédible et rationnel aux Occidentaux. D’autre part, les bouddhistes incarnent tout précepte dans une pratique corporelle. 4.2. La notion de “pardon pour les bouddhismes et les chrétiens” Ainsi, lorsqu’il est demandé à un adepte de pardonner à quelqu’un, son maître spirituel lui apprendra des techniques psychocorporelles qui l’aideront à gérer l’émotion négative et à la transformer positivement. C’est pourquoi on peut dire que la méditation bouddhiste est une véritable alchimie des émotions… assurément l’une des plus grandes lacunes de la civilisation occidentale, qui tend à nier le corps et les émotions. 5. Les pièges du bouddhisme à éviter 5.1.Idéaliser le bouddhisme sans discernement . Idéaliser sans discernement cette nouvelle sagesse. Opposant le bouddhisme à la religion de leur enfance, de nombreux disciples occidentaux abandonnent tout esprit critique sous prétexte qu’ils ont affaire à des lamas tibétains ou à des maîtres zen. De nombreux scandales ont ainsi éclaté, autour notamment de questions d’argent, de sexualité et d’abus de pouvoir, qui révèlent tout autant une profonde immaturité de ces disciples que des pratiques assez douteuses de certains "maîtres" renommés. 5.2.Se forger un bouddhisme ajusté aux besoins de son ego. Le nouvel adepte ne fera que renforcer les penchants narcissiques de sa personnalité. On rencontre cela chez certains adeptes du bouddhisme qui collectionnent les "grandes initiations" auprès des plus "grands maîtres", se donnant ainsi le sentiment illusoire d’atteindre un "haut degré d’élévation spirituelle", sans que cela ne s’incarne réellement dans leur vie quotidienne. 5.3. Le bouddhisme confondu avec la spiritualité personnelle.Se concentrer uniquement sur sa progression spirituelle personnelle, à travers la pratique de la méditation, en se détournant de plus en plus d’une véritable ouverture à autrui, faisant ainsi fi du message d’amour et de compassion qui donne un sens ultime aux enseignements du bouddhisme du Grand Véhicule. Il existe des vedettes bien connues du cinéma ou des cinéastes qui disent aimer le bouddhisme parce que “le bouddhisme, cela les laisse tranquilles”. Mais moi, je dis que si quelqu’un pense que le bouddhisme laisse tranquille c’est qu’il n’a pas compris ce qu’est le bouddhisme.
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