Visite du temple maçonnique à Strasbourg
A l'occasion de la journée du patrimoine 2016, on a décide de visiter un des temples gratuits. Il s'agit d'un temple maçonnique.
Ce bâtiment est situé au 11 rue du Maréchal-Joffre à Strasbourg.
L'édifice fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis 1993.
La façade.
Description de la façade
La façade sur rue ne comporte pas de signes distinctifs de la nature de l'édifice, mais se singularise tout de même par son parti d'horizontalité néo-Renaissance .
Le RC, entièrement traité en bossages à chanfreins, comporte sept fenêtres rectangulaires.
Deux avant-corps latéraux superposent un portail à fronton rectangulaire et une niche concave sous un fronton semi-circulaire ; dans le projet, ces niches devaient abriter les statues d'Hercule et d'Apollon, symboles maçonniques de la Force et de la Beauté.
Vitrail dans la montée vers le première etage.
L'édifice a été construit entre 1883 et 1886. Le Temple proprement dit est une grande salle, haute de deux étages. Il est appelé "Temple Frédéric Piton" (en l'honneur de l'historien, illustrateur, bibliothécaire et libraire strasbourgeois (1800-1871), auteur du fameux "Strasbourg illustré").
On trouve une salle de réunion au rez de chaussée.Et une cafétéria au premier étage.
Des tableaux de la cafétéria
On aperçoit les symboles de cette organisation.
Encore des symboles , médailles et souvenirs.
Les francs-maçons mélangent ainsi, sans trop de souci, les mythes de l'Antiquité, les fondements de la chrétienté, l'imagerie des Templiers et de la chevalerie moyenâgeuse, l'ésotérisme de la Renaissance, les traditions des bâtisseurs, l'esprit des Lumières, le positivisme scientifique, la foi laïque et républicaine. Un cocktail potentiellement explosif...
Tableau avec le Code Maçonnique à l'entrée de la salle de réunion.
La franc-maçonnerie à Strasbourg est d'implantation ancienne, elle est l'un des centres de l'humanisme rhénan.
Elle s'appuie sur l'héritage de la « maçonnerie opérative », présente à Strasbourg dès le XIIIe siècle sous forme de loges appelées Hütten de compagnons tailleurs de pierre, les Steinmetzen.
Entrée de la salle de cérémonie.
On peut noter : La loge « La Candeur », « la Grande Loge Écossaise », « la loge Saint-Louis d'Alsace » (fondée en 1760), les loges « La Modestie » (fondée en 1763), « L'Amitié » (fondée en 1764), « La triple Union de Sainte-Cécile » (fondée en 1765) et de nombreuses autres loges, ainsi que la présence d'une branche des Illuminés de Bavière ou Illuminatenorden.
Plafond de la salle de cérémonies
Certains courants de la franc-maçonnerie se sont également nourris de sources mystiques, érudites et occultistes en vogue depuis la Renaissance: on y trouve quelques emprunts allégoriques à la kabbale hébraïque, à l'hermétisme grec, à la littérature des emblèmes, sorte de jeu d'images prisé au XVIe siècle, ainsi que des allusions aux alchimistes, astrologues et autres cartomanciens.
Sortie de la salle de cérémonies.
«Ses loges étaient alors les seuls lieux où s'exprimer librement. La laïcité revendiquée et le républicanisme progressiste se sont forgés en réaction aux gouvernements conservateurs qui étaient alors ouvertement appuyés par l'Eglise catholique».
Estrade de la salle de cérémonies.
Dès le début du XVIIIe siècle, se mettent en place une multitude de loges maçonniques à Strasbourg..
Pendant notre visite on assiste à une conférence sur 'Le Concordat "(pacte entre l'Eglise et l'Etat ).
Conférence faite par Michel Seelig, président du Conseil de l’IUT de Metz, Président du Cercle Jean Macé de Metz.
Michel Seelig est l'auteur de l'ouvrage "Vous avez dit concordat ? Sortir progressivement du régime dérogatoire des cultes"- Paris : L'Harmattan, 2015.
Symboles gravés dans les bancs ou nous étions assis.
Le compas fait référence à l'impartialité et à la sagesse.
Le symbole de l'epée sur une pyramide....
L'épée est le symbole de la noblesse et de l'adoubement initiatique pour les chevaliers.
Un fin de la conférence on à eu du droit a des copies sur "la revue du droit local de septembre 2015 " "le Concordat de 1801". Et à l'achat volontaire d'un livre de Michel Seelig .
LA SALLE DE L'ORGUE
On a eu la chance de trouver le gardien du temple qui nous a montré gentilment la terrase et l'emplacement de l'orgue.
Au niveau du 1er se situe une "salle de musique", qui communique avec le Temple quand on ouvre des panneaux coulissants. C'est là que se cache l'orgue.
C'est en 1889 que Heinrich Koulen construisit cet orgue.
Schéma donnant la disposition de l'ensemble.
La salle de musique n'est pas accessible depuis le Temple
Le temple est doté d'un orgue, construit en 1889 par Heinrich Koulen.
Photo de l'orgue pendant les travaux de renovation.
Photo de l'orgue renouvelé.
Il est toujours fermé par des jalousies, il dispose d'une console indépendante frontale, de 7 jeux manuels (3 au grand-orgue - 4 possibles, 4 au récit), et une pédale indépendante et complète avec 2 jeux.
Vue de la salle de cérémonies depuis l'orgue
Encore une vue de la salle de cérémonies depuis l'orgue
Décor de la salle de l'orgue.
Le responsable du temple nous a montré l'orgue reouvée.
L'instrument a longtemps été abandonné, mais à présent, un projet de relevage complet a vu le jour, et, bientôt, c'est un orgue Koulen totalement authentique qui rejoindra le patrimoine alsacien, et en constituera une pièce de référence.
Source : dictionnaire des monuments historiques (La Nuée Bleue, Le Figaro)